Intro
Un point de synchronisme sur l’image
Toute sa vie, Georges Delerue affirma que la musique est un langage universel qui permet une connexion entre les êtres humains.
Au-delà de toute tendance, de toute mode, elle provoque des réactions qui nous influencent ou même modifient notre comportement.
La musique de film a la faculté d’être comprise simplement, disait Georges Delerue. Elle peut exprimer une idée, un concept, un sentiment, un bruit, autour duquel s’articule un dialogue d’instruments qui peut avec sémantisme, pragmatisme, poésie nous emmener vers un objet, un lieu, un ressenti. Pour cela, il a toujours recherché les instruments appropriés, les bonnes consonances et dissonances afin de créer les plus justes ambiances musicales qui ont su donner un sens supplémentaire au film et faire en sorte que ce dernier reste imprimé dans notre mémoire.
Cette volonté, cette passion à accompagner, souvent enrichir le film de sa musique, Georges Delerue en avait fait le fondement de sa vie. Par-delà les contraintes, les techniques et une totale maîtrise de l’adéquation entre la musique et l’image, Delerue posa sur le papier les plus belles mélodies du monde.
Que ce fut par l’intermédiaire de ses instruments de prédilection au timbre particulier tels la cithare, la flûte traversière, la clarinette, l’accordéon ou par des flots orchestraux massifs, Georges Delerue exprimait intelligemment et aisément ses idées.
Il ne s’exprimait pas plus personnellement dans la musique classique que dans la musique de film et ne voyait aucune opposition entre les deux.
« Quand je conçois de la musique de film, j’écris pour moi, aussi personnellement que pour le classique. La particularité, c’est qu’avec le film, on entend sa musique plus vite puisqu’on l’enregistre. Pour une œuvre « pure », quelquefois, on peut attendre longtemps avant de pouvoir s’entendre ».
Sans jamais appartenir à aucune chapelle, Georges s’investit dans tous les genres dramatiques et scéniques et nous convia avec une modestie sans pareille, à bénéficier de son style chaleureux avec lequel il cisela les remarquables musiques qui enchantent toujours notre vie.
Au travail chaque jour avec ardeur et acharnement, Georges se sentait proche des gens par sa musique qui allait droit au cœur.
« Quand on s’embarque pour écrire le score d’un film, au début, on ne sait pas ce que l’on va faire. Les images du film nous stimulent et permettent de créer une ébauche générale de l’idée mais très vite, tel un Michel Ange taillant son bloc de marbre, on extrait, avec souvent beaucoup d’inconscience, la musique petit à petit ».
Georges Delerue ne pratiquait pas la musique, il était la musique.
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